Introduction


La greffe et la transplantation d’organe est une branche de la nouvelle médecine, créée au début du XXème siècle.

Cette technique médicale consiste à remplacer un organe altéré, en cas de dysfonctionnement, porté par un patient malade, par un autre sain provenant généralement d’un être de même espèce en respectant plusieurs conditions.

Dès sa création en 1905, cette branche était considérée comme une révolution dans le domaine médical. Des milliers et des milliers de malade ont eu la chance de mener de nouveau une vie normale et se rattacher de plus en plus à la vie.
D’autre part ce sujet biologique ne cesse de subir des nouveautés techniques, c’est un sujet qui se développe continuellement.

Dans notre recherche on va présenter la greffe et la transplantation d’organes des deux cotes : premièrement du cote médical – aspect chirurgical et risques après la greffe – deuxièmement du cote pratiques on présentera la situation de la transplantation et de la greffe au monde et au Liban.

Le but de ce Project est de trouver une réponse à la problématique suivante :

La greffe et la transplantation d’organe seraient-elles un pas franchit contre la mort ? Sont-elles un espoir de vie à ceux qui présentent un organe altéré ?

I-Différence entre Greffe et Transplantation

La greffe et la transplantation sont des opérations médicales qui consistent à remplacer un organe altéré (ou partie d’organe) par un organe sain offert par un donneur. La seule différence est que la greffe est vasculaire où l’organe prélevé sans les vaisseaux sanguins, elle est généralement utilisée pour les organes : corné, cartilage articulaire, moelle osseuse, os... Tandis que la transplantation est réalisée avec anastomose chirurgicale des vaisseaux sanguins nourriciers, elle est utile pour les organes cœur, poumon, foie, pancréas, rein…

II-Formes de greffe

On en constate quatre genres de greffe :

1-L’autogreffe :

L’autogreffe consiste à transférer un greffon prélevé chez le receveur lui-même. L’avantage principal de ce genre de greffe est l’absence dans la plupart des temps du risque du rejet. Il s’agit, par exemple, du transfert, chez le même individu, d’un rein de sa situation normale dans la région lombaire, vers un emplacement placé plus bas dans la région iliaque. Cette intervention est parfois utile pour sauver un rein dont l’abouchement normal dans l’aorte est menacé d’obstruction.
Elle est généralement pratiquée sur des personnes souffrant de maladies sanguines (leucémies, lymphomes…) ou de certains types de cancers. Des cellules sanguines ou de la moelle osseuse leur sont prélevées avant traitement. Elles sont ensuite purifiées puis congelées. Enfin, elles leur sont réinjectées une fois la radiothérapie et/ou chimiothérapie terminée(s).
On peut parler dans ce cas de l’autogreffe de peau qui est également utilisée quand une personne présente une importante perte cutanée : c’est par exemple le cas de grandes brûlures. La peau est alors prélevée sur différentes parties du corps comme le ventre ou les cuisses.

2- L’allogreffe :

L’allogreffe est une transplantation entre deux individus génétiquement différents mais de la même espèce, par exemple d’homme à homme (jumeaux monozygotes exclus).
Ce type de greffe concerne les transplantations d'organes dans le cas de maladies chroniques :
· d'insuffisance rénale terminale (greffe de rein)
· de diabète insulinodépendant (greffe de pancréas)
· d'insuffisance cardiaque réfractaire aux traitements médicamenteux (greffe de cœur)
· de maladies pulmonaires graves (greffe de poumon ou poumon-cœur)
· de pathologies hépatiques (greffe de foie)
· les tissus, notamment pour restaurer une fonction essentielle (cornée, peau, os, tendons, valves cardiaques, vaisseaux sanguins).
· les cellules souches, lorsque l'autogreffe n'est pas possible (cellules sanguines ou moelle osseuse
Ce genre ne présente naturellement aucun risque de contamination car seules les trames organique et minérale sont concernées. C'est ce type de greffons que l'on utilise lors de reconstitutions maxillo-faciales très importantes.
3-La xénogreffe (hétérogreffe) :
La xénogreffe se définit comme une transplantation d'organes, de tissus ou de cellules d'animaux (singe ou porc) sur des êtres humains, or ce n’est pas notre cas. Et malheureusement, elles se sont presque toutes soldées par un échec.
Ce type de greffe est aujourd'hui soumis aux progrès de la recherche. En outre, il soulève des interrogations concernant les manipulations génétiques et la transmission des virus de l'animal à l'homme qui pourraient en découler.
Généralement, ils ne présentent aucun risque de contamination et sont couramment utilisés pour les petits manques osseux et les greffes de sinus.
4-L’isogreffe :
Greffe dont le greffon est de même patrimoine génétique que le receveur, où le donneur est le jumeau homozygote (ou jumeau vrai) du receveur, issus de la même cellule œuf. Dans ce genre de greffe le pourcentage de réussite est maximal.

III-Genres de greffe et de transplantation d’organes

Actuellement la médecine au monde pratique plusieurs genres de greffes et de transplantations d’organes, qui se divisent entre maitrisées et expérimentales :

1-Greffes maitrisées :
Elles englobent les greffes de : "cheveux, cœur, cornée, cutanée, foie, ilots de Langerhans, moelle osseuse, osseuse, poumons et celle des reins".

A-Greffe de CHEVEUX :

La greffe de cheveux est une technique chirurgicale qui permet d’implanter sur la zone dégarnie d’un homme les cheveux prélevés de l’arrière du cuir chevelu sur lui même. Notons que ces cheveux sont programmés génétiquement pour ne jamais tomber. Une fois prélevés et greffés, ils continueront leur cycle de vie sans possibilité de les perdre.
Pour cette opération il y a des méthodes anciennes qui ne se pratiquent plus et d’autres nouvelles actuellement utilisées.

Les méthodes anciennes nommées "macro punch" consistent à prélever à l’aide d’un punch de diamètre 3.25 mm, 4mm ou 5mm des greffons du cuir chevelu. Mais ces méthodes sont inefficaces car les cheveux greffés une fois coupés ne repoussent plus.
Les greffons de 4 à 5 mm de diamètre alignés donnent un aspect de "champ de poireaux", ou de "cheveux de poupée " pour 3,25 mm.

Figure 1: Greffon de 4 à 5mm de diamètre

Actuellement il existe trois méthodes pour greffer les cheveux :

1) Technique de la “bandelette” ou F.U.T
Elle consiste à prélever un morceau (8 cm largeur, 25 cm longueur) du cuir chevelu (scalp) découpé au bistouri jusqu’à l’os du crâne, puis arraché pour être ensuite découper en petits cubes sous loupe binoculaire (1 à 2 cheveux, quelques un de 3 à 4 cheveux) replantés dans de petites incision faites à la lame). De ses inconvénients qu’elle est douloureuse et non toujours efficace mais elle est rapide (30 min).

2)Technique d’ultra micro greffe d’unités folliculaires (ou prélèvement au punch de 1 mm (F.U.E.))
Méthode sans cicatrice, il s’agit d’essayer de prélever de greffons cylindriques d’environ 1 mm de diamètre (0.7mm – 1 mm) et d’un seul cheveu, un par un à l’aide d’un punch à main et replantés avec une grosse aiguille.
Cette technique est utilisée pour des petites surface : " des sourcils, des greffes,… ").
Mais de ses inconvénients qu’elle n’est pas efficace, de nombreux greffons (10 à 20%) ne repoussent pas.


Technique F.U.E.

3)Technique de la “Mini greffe” ou “Punch à 2 mm ” (P2MM) :
C’est une nouvelle méthode qui prélève avec douceur au punch rotatif électrique des greffons cylindriques de 1.75 à 2 mm de diamètre (4 à 8 cheveux par greffon). Un simple calcul démontre que l’on a “7” fois plus de surface de cuir chevelu donc sept fois plus de cheveux sur un greffon de 2 mm de diamètre que sur un greffon de Punch à 1 mm et trois fois plus de cheveux que sur un greffon de “de Bandelette”.
En effet il s’agit d’une toute nouvelle méthode qui n’a plus rien à voir avec les anciennes méthodes tant par le changement complet du protocole opératoire, l’absence totale de douleur, la quantité de cheveux implantés en une seule intervention et surtout les densités obtenues : jusqu’à environ 100 cheveux par cm2. Cette méthode est la plus utilisée au monde.

On note que les premiers cheveux poussent après 3 à 4 mois de l’opération, ensuite ils prennent le rythme de 1 cm, par mois. En plus, le sujet pourra effectuer une coupe, couleur en mèche sans aucun problème après 3 semaines de l’opération.

Technique P2MM


(Vous pouvez suivre une vidéo de greffe de cheveux sur le C.D. attaché au projet)

B-Transplantation du CŒUR :

Le cœur est un organe doué de pulsations périodiques, il est le moteur principal de la circulation du sang chez tout être vivant. Tout d'abord, la transplantation cardiaque est proposée aux patients porteurs d'une insuffisance cardiaque grave où le cœur n'arrive plus à assurer le débit sanguin nécessaire au bon fonctionnement des tissus, là l'espérance de vie sera limitée.

Plusieurs maladies peuvent nécessiter de recourir à une greffe cardiaque, une fois que les autres solutions thérapeutiques ont été épuisées :
les cardiomyopathies sont parmi les indications les plus fréquentes, et responsable d'un dysfonctionnement de ce muscle, cette maladie peut être responsable d'asthénie, rarement de dyspnée, de douleurs thoraciques, de tachycardie et autres troubles de rythme cardiaque.




Greffe du cœur

Le quasi intégralité du cœur du receveur est ôté après mise en place d'une circulation de suppléance : seul le toit de l'oreillette gauche est conservé, avec ses 4 veines pulmonaires. Le cœur du donneur est ensuite mis en place et suturé aux autres gros vaisseaux (aorte, artère pulmonaire, veines caves supérieures et inférieures), ainsi qu'au toit de l'oreillette gauche.


Le 28 Octobre 2008, un groupe de médecin a pu créer un Cœur artificiel avec la même architecture que celui naturel, il pèse 1200grammes dans sa version opérationnelle, il sera encore réduit à 900 grammes. . Plus lourd que l’organe naturel (300 grammes), il reste cependant parfaitement acceptable par l’organisme. Autre point capital, ce cœur artificiel est fabriqué en matériaux qualifiés de "biosynthétiques" qui réduisent de façon significative la formation de caillots sanguins tout en éliminant le risque de rejet. La seule différence est que la greffe est vasculaire.
(Vous pouvez suivre une vidéo de transplantation d’un cœur sur le C.D.)

C-Greffe de la CORNÉE :

La cornée est un tissu transparent qui recouvre l’iris, et permet le passage de la lumière à l’œil. Elle peut être altérée par une déformation : des opacités, des œdèmes qui résultent d’une contusion, d’une brûlure ou d’une maladie génétique. Dans ces différents cas on a recours à une greffe dont le but est de restituer la transparence de la cornée et favoriser la transmission de la lumière.
L’organe reçu est prélevé de deux manières : soit le prélèvement du globe entier, soit celui d'une collerette cornéo-sclérale. Le prélèvement du globe sera fait avec accord de la famille et permettra une meilleure qualité de prélèvement et un greffon en meilleur état. Le prélèvement d'une simple collerette est plus difficile, on utilisera souvent la trépanation pour recueillir la cornée.

Après prélèvement, l’organe est conservé suivant deux techniques :

la conservation hypothermique à +4°C permet de conserver la cornée pendant une semaine. Ceci est surtout utilisé aux USA.
l'organo-culture utilisée en Europe permet une conservation à +31°C pendant une durée plus longue d'environ 5 semaines. Cette culture permet une grande sécurité bactériologique des greffons, puisque ceux-ci sont traités pendant deux semaines et qu'à l'issue de ce délai on élimine les greffons porteurs de germes résistants. Ce délai est aussi utilisé pour enquêter sur les causes du décès et recevoir les résultats des prélèvements sanguins. L'étude précise de l'endothélium cornéen permet d'être sûr que le greffon restera transparent après la greffe grâce au bon fonctionnement des cellules endothéliales qui ont un rôle de pompes (déturgescence du stroma).

Ce n'est qu'aux termes d'une procédure très stricte qu'on pourra utiliser la cornée prélevée. Ceci explique que l'on ne greffe que 60% des cornées prélevées.


La technique chirurgicale est simple : elle consiste à prélever à l’aide d’un trépan (Figure10) circulaire une rondelle de la cornée pathologique, anormale du receveur d’un diamètre variable (le plus souvent7-8mm) qui est remplacé par une rondelle de diamètres identiques de cornée du receveur par des fils (Figure 11).
Notons que la chirurgie est précédée par une injection de produits anesthésiques au voisinage de l’œil et elle peut être combinée à une opération de la cataracte ou à celle d’un glaucome.
Le traitement postopératoire comporte une corticothérapie locale. En cas de rejet, en premier, l’ophtalmologiste intensifie la corticothérapie locale et administre la ciclosporine 5 à 6 mg/kg/jour pendant 3 à 6 jours ou mieux le collyre 2%. En second lieu la corticothérapie générale pendant quelques mois.
L’ablation des fils de suture peut être nécessaire. Il est possible de les laisser en place sans inconvénient.

Mais il faut se souvenir qu’un œil greffé sera toujours un œil plus fragile nécessite une surveillance régulière.

de la cornée receveuse

D-Greffe CUTANÉE :

Chaque année, 150000 personnes brûlées nécessitent des soins médicaux mais certains cas de brûlures ne nécessitent pas une greffe de peau. On distingue en effet trois stades. Seules certaines du deuxième degré et celles du troisième degré auront besoin d'un tel acte. Certains critères de gravité entrent également en jeu pour réaliser une greffe : l'âge extrême (les jeunes enfants et les personnes âgées), l'étendue de la brûlure (si elle est supérieure à 10 % du corps) ou encore la localisation (les mains, le visage...).
Une greffe cutanée est un fragment de peau prélevé en le séparant complètement de son site donneur et qui va être transporté sur un site receveur bien vascularisé sur lequel il va prendre. La greffe de peau permet de réparer les lésions causées par les brûlures, qui défigurent et laissent des cicatrices importantes, exposant ainsi la personne brûlée au regard des autres et à leur jugement. Un regard souvent difficile à accepter. Après une brûlure grave, le chirurgien enlève d'abord la peau abîmée : c'est l'excision. La greffe elle-même se fait dans la semaine qui suit l'accident. Elle sert alors de couverture à la plaie et peut être provisoire ou définitive.
Il existe plusieurs types de greffe de peau. On peut utiliser la peau d'un donneur : l'homogreffe. La peau prélevée est, bien sûr, soumise à des critères de sélection rigoureux. Elle sert à protéger la plaie après l'excision des tissus brûlés et favorise la guérison. Au bout de quelques jours ou semaines, la greffe est rejetée par le corps ou enlevée pour être remplacée par un autre type de greffe : l'autogreffe.
L'autogreffe utilise la propre peau du patient. On recouvre ainsi la plaie avec une partie prélevée sur une zone non visible du corps. La greffe de peau est surtout utilisée en cas de brûlure mais aussi quand une intervention chirurgicale a retiré une surface de peau importante (souvent pour traiter un cancer) ou après une blessure.

Deux types de greffe :


1. AUTOGREFFE

La peau est prélevée sur le sujet lui-même, si possible en un endroit peu visible (cuisse, bas-ventre, cuir chevelu, région inguinale, etc.).La greffe peut être soit superficielle, dermo-épidermique, ne prélevant que les couches superficielles de la peau, soit totale, prélevant la peau dans toute son épaisseur.
Dans certains cas, notamment en cas de perte de substance importante, on peut être amené à pratiquer des prélèvements de portions de muscles sous-jacents : on parle alors de lambeau musculocutané. Ce lambeau peut être prélevé et greffé avec son pédicule nourricier (artères et veines) par microchirurgie.
Plus rarement, on peut se contenter de petits cylindres de peau (greffes en pastille dans les ulcères de jambe). Le greffon est soit directement posé sur la surface à greffer, soit traité en laboratoire pour que ses cellules prolifèrent ; cette technique, appelée culture d'épiderme, permet de produire jusqu'à 1 mètre carré de nouvel épiderme à partir d'un greffon de 1 centimètre carré.
L'intérêt de l'autogreffe est l'absence de rejet immunitaire. Les tissus du sujet établissent progressivement des connexions avec le greffon et, en une dizaine de jours environ, la greffe "prend ". Les greffes de peau superficielles, assez inesthétiques, sont réservées aux zones peu apparentes. Lorsque la greffe est totale, la zone traitée cicatrise mieux et son aspect se rapproche davantage de celui de la peau d'origine : on la réserve donc généralement au visage.

2. ALLOGREFFE

Cette technique, beaucoup plus rarement appliquée, n'est indiquée qu'en cas de brûlure étendue, quand le sujet n'a plus assez de peau normale. La peau greffée provient alors de personnes décédées, éventuellement après une période de conservation dans une banque d'organes. Elle est rapidement rejetée par le système immunitaire du malade mais permet de passer le cap difficile des premiers jours en tant que pansement provisoire.

2. a- Cadre des prélèvements et de l'utilisation
Actuellement, les allogreffes cutanées sont le plus souvent prélevées sur des donneurs décédés et selon les normes de la législation des Prélèvements d'Organes et de Tissus et de l'asepsie chirurgicale. Elles sont conditionnées puis stockées dans les Banques de Tissus en vapeur d'azote liquide. Lorsque l'indication de leur utilisation thérapeutique est posée, la technique fait l'objet d'une information auprès des patients (ou de leur proches) et de mesures permettant la traçabilité.

2. b- Rôle des allogreffes cutanées
Les allogreffes cutanées remplacent la peau dans une grande partie de ses fonctions en particulier de protection métabolique et anti-infectieuse. Il faut aussi souligner leur importance dans la lutte contre la douleur.A ce jour elles sont utilisées en tant que couverture temporaire ou partiellement temporaire. Comme tout élément allogènique, elles provoquent une réaction de rejet mais celle-ci est très atténuée et retardée chez les brûlés car les brûlures provoque une chute de l'immunité de ces patients.
Initialement les allogreffes ont été utilisées en "pansements biologiques" et donc remplacées souvent. Actuellement elles sont appliquées pour "prendre" c'est-à-dire adhérer, sur les plaies et même être "revascularisées" ce qui signifie que les cellules pénètrent dans la partie profonde de la peau, le derme, ce qui permet son intégration et souvent sa conservation définitive (les cellules du donneur sont remplacées par les cellules du receveur ce qui est par contre impossible au niveau de l'épiderme, la partie externe de la peau).

*Problèmes rencontrés:


Bien qu'ayant servi de base aux recherches sur les transplantations d'organes, les allogreffes cutanées ne sont pas utilisées seules comme des transplants définitifs. Cependant il n'est pas impossible que dans l'avenir cette situation change.Il existe souvent un déficit majeur dans la disponibilité en allogreffes cutanées ce qui conduit à des problèmes thérapeutiques graves.
En effet malgré le développement des produits de synthèse, les allogreffes ont des fonctions spécifiques et par exemple il est obligatoire d'en appliquer avant la pose des cultures autologues de kératinocytes chez les brûlés les plus gravement atteints. Dans ce contexte, il serait essentiel de pouvoir développer les prélèvements
Au niveau des innovations récentes, on a pu améliorer les greffes de peau grâce à un nouveau procédé de tissus artificiels.
L'Institut Fraunhofer d'ingénierie des surfaces et des bioprocédés (IGB) de Stuttgart vient de développer un nouveau procédé entièrement automatisé dans le but de produire des tissus artificiels qui seront destinés à être utilisés pour des greffes de peau ou de cartilage. En améliorant la production de ces tissus humains, les scientifiques veulent réduire les coûts toujours élevés des greffes de tissus humains. Autre avantage, ce nouveau procédé pourrait également être employé pour des tests de produits chimiques, il remplacerait ainsi les très critiquées expérimentations sur les animaux. Après un accident, la peau peut être si endommagée (brûlée) qu'il faut alors envisager une greffe. Les scientifiques souhaitent cultiver des tissus artificiels. Cette peau artificielle permettra de soigner ces patients de manière plus efficace et plus rapide. Cette nouvelle technique ouvre un grand nombre de nouvelles possibilités, par exemple la production des tissus intestinaux.


E-Transplantation de FOIE :


La Greffe de Foie, ou plus exactement la transplantation hépatique, est une intervention chirurgicale lourde permettant de remplacer, d'une manière irréversible, un foie malade par un autre sain.

* Indications de la Transplantation Hépatique
Ce traitement s'adresse aux malades ayant une insuffisance hépatique terminale. Le foie n'arrive plus à assurer ses fonctions d'une façon adaptée à la demande de l'organisme qui l'abrite. Le foie est, physiologiquement, doté de multiples fonctions qui concourent au maintien d'une vie normale (synthèse des facteurs de la coagulation, synthèse des protéines sanguines, métabolisme des produits de la digestion, production de bile…).
Il peut être le siège d'affections (virales, médicamenteuses, toxiques, auto-immune) lesquelles peuvent entraîner des perturbations de la fonction hépatique selon deux modes :
· Un mode aigu (en quelques jours) entraînant ainsi, une altération majeure et brutale de la fonction hépatique alors que le patient n'avait aucune plainte hépatique auparavant. La vie du malade est, dans ces cas, menacée à très court terme.
· Un mode chronique (en quelques mois voire années) chez les porteurs d'une cirrhose, la fonction hépatique va se dégrader progressivement pour évoluer vers l'insuffisance hépatique terminale menaçant, dans les mois à venir, la vie du malade.

Le foie est un organe indispensable à la vie de l’homme. Voie d'intérieure du foie

* La Transplantation Hépatique
Elle comporte deux interventions chirurgicales faites par deux équipes différentes :
· Sur le donneur en état de mort encéphalique effectuant le prélèvement hépatique.
· Sur le receveur pour réaliser l'exérèse (ablation) du foie malade et l'implantation du greffon hépatique prélevé.
Une parfaite coordination entre ces deux équipes est de règle afin de réduire au maximum le temps où le greffon hépatique va être refroidi, privé de circulation sanguine. En général ce temps est de quelques heures (10h à 15h maximum).
Les deux interventions sont très délicates : le prélèvement chez le donneur doit être effectué dans les meilleures conditions chirurgicales et de conservation afin que ce greffon reprenne ses fonctions antérieures dune façon la plus optimale possible. L'intervention chez le receveur est longue et difficile (entre 5h et 15h). Elle comprend deux étapes :
L’hépatectomie ou l'exérèse du foie malade consiste à sectionner les attaches ligamentaires du foie, les vaisseaux sanguins venant au foie (artère hépatique et veine porte), ceux le quittant (veines hépatiques affluents de la veine cave inférieure) ainsi que la voie biliaire principale. La présence de troubles de la coagulation (insuffisance hépatique) et d'une hypertension portale (dilatation des veines autour du foie due à la cirrhose) augmente considérablement le risque hémorragique chez ces malades.

* Le Suivi après la Transplantation


-L'hospitalisation
Les premiers six mois après la transplantation hépatique le rythme des consultations externes est hebdomadaire. A chaque consultation un prélèvement sanguin pour des analyses biologiques est demandé ; parfois une Echographie avec Doppler pour étudier les vaisseaux du foie.Une reprise de l'activité professionnelle et une vie normale sont souvent possibles à partir du troisième mois.

-Le Traitement après la Transplantation
Un traitement immunosuppresseur a pour objectif de moduler les défenses immunitaires et ainsi, de réduire le rejet du greffon après la transplantation. Le rejet est une réaction immunitaire normale survenant à chaque fois qu'un organe provenant dune personne est greffé sur une autre personne. Si le rejet n'est pas contrôlé, il conduit inéluctablement à la destruction de l'organe greffé. Le traitement immunosuppresseur doit donc être paris à vie. Il existe des effets indésirables de ce traitement (Hypertension artérielle, toxicité Rénale.). Ils sont souvent en relation avec un surdosage ce qui doit imposer une surveillance clinique régulière et rapprochée ainsi qu'un contrôle régulier du taux dans le sang de ces médicaments.

F-Transplantation de l’ îlots de Langerhans et de pancréas :

Un grand mérite de la greffe du pancréas et des îlots de Langerhans, outre d'avoir amélioré la survie et la qualité de vie de nombreux diabétiques depuis plus de 20 ans, est d'avoir définitivement démontré qu'il était possible chez l'homme de corriger l'hyperglycémie et de supprimer la dépendance de l'insuline sur plusieurs années. Cependant, plusieurs raisons laissent planer un doute sur l'avenir de cette thérapeutique.
Tout d'abord, il s'agit d'une procédure chirurgicale lourde, exposant le patient à des suites parfois émaillées de complications. D'autre part, les greffons proviennent de donneurs humains, en mort cérébrale, et l'offre de greffons ne pourra pas satisfaire la demande de plusieurs millions de diabétiques dans le monde. Mais, et c'est là la principale limite actuelle à la greffe de pancréas, l'utilisation de greffons étrangers, qu'ils soient humains ou animaux, impose la prise permanente d'un traitement immunosuppresseur, anti-rejet. Près une greffe du pancréas, le traitement immunosuppresseur est à prendre de manière très régulière et à vie.
Les contraintes et les risques propres des drogues immunosuppressives surpassent largement ceux liés au traitement actuellement proposé aux nouveaux diabétiques. C'est ainsi que la greffe du pancréas n'est proposée le plus souvent qu'à des patients présentant des complications sévères imposant la réalisation d'une autre greffe (rein majoritairement) nécessitant le recours à une immunosuppression.

Dès lors, l'idée est séduisante d'isoler et de purifier à partir du pancréas les seules structures produisant de l'insuline, les îlots de Langerhans. La greffe d’îlots de Langerhans est une alternative à la greffe du pancréas. Il s’agit de greffer non plus la totalité de l’organe mais un amas de ses cellules qui sécrètent l'insuline. Le principal avantage de cette approche est que la procédure thérapeutique elle même est simple et peu agressive. Un autre avantage majeur est que les îlots peuvent être congelés pour être stockés ou expédiés, ce qui facilite considérablement l'organisation de la greffe. Enfin, il est théoriquement envisageable de manipuler les îlots en éprouvette afin de réduire les risques de rejet.

* Les aspects techniques

Le pancréas prélevé chez un donneur en état de mort cérébrale doit être transporté dans un délai de 8 heures vers le laboratoire d'isolement à 4ºC dans un milieu liquide dont les propriétés visent à maintenir la viabilité des cellules des îlots. L'étape de digestion du pancréas consiste à dissocier les îlots, enchâssés et dispersés au sein du pancréas, des autres tissus constitutifs du pancréas. Cette digestion fait appel à une enzyme, la collagénase.



Le prélèvement des îlots de langerhans du pancréas et leur injection dans le foie.

La transplantation d'îlots pancréatiques a connu d'incontestables progrès depuis le début des années 1990. Entre les mains des meilleures équipes, cette technique permet d'obtenir un sevrage de l'insulinothérapie dans près d'un tiers des cas. Après une greffe du pancréas, le diabète est corrigé et les injections d'insuline n'ont plus de raison d'être.
En outre, il faut aussi considérer que dans 50 à 70% des cas, le greffon produit de l'insuline pendant au moins un an, et que cette performance permet d'améliorer sensiblement l'équilibre métabolique et le confort du traitement. Les écueils tiennent à la reproductibilité de ces résultats par les autres équipes et donc, en corollaire, à la standardisation de la procédure, à la nécessité d'un traitement immunosuppresseur, et à la définition de la meilleure source d'îlots. Si l'on considère d'une part le nombre croissant d'équipes de recherche s'impliquant dans la greffe d'îlots (3 programmes cliniques se mettent en place en France), et d'autre part le nombre important de pistes offertes par la recherche fondamentale, notamment en immunologie, il est raisonnable d'anticiper sur la poursuite de l'amélioration des résultats. La greffe d'îlots pourra ainsi représenter le maillon de transition entre la greffe de pancréas, et les futures thérapies cellulaires utilisant des lignées continues.

D’autre part, au niveau des innovations récentes, la greffe de cellules pancréatiques est devenue un espoir pour les diabétiques car la première greffe mondiale de cellules pancréatiques provenant d'un donneur vivant a pu réussir avec un grand succès durant l'opération qui a été réalisée le 19 janvier 2005 par une équipe de l'hôpital universitaire de Kyoto.
La moitié du pancréas d'une femme âgée 56 ans a été prélevé et un îlot de cellules synthétisant de l'insuline a été injecté dans le foie de sa fille diabétique, âgée de 27 ans.
22 jours plus tard, pour la première fois après plus d'une douzaine d'années, la jeune femme n'a pas eu à prendre ses doses quotidiennes d'insuline synthétique, car les cellules greffées ont fabriqué l'hormone de façon naturelle.
Toutefois, selon l'équipe, cette procédure ne doit pas être envisagée comme un moyen de traitement du diabète, et nécessite encore un long suivi.

G-Greffe de La MOELLE OSSEUSE :

La mœlle osseuse, ride en cellules souches hématopoïétiques, est réparties dans les os du corps. On en constate 2 genres : “la moelle blanche” situé dans la diaphyse des os longs et celle “la mœlle rouge hématopoïétique” situé dans les os courts et dans l’épilyse des os longs. Cette mœlle osseuse constitue un système hématopoïétique ; elle produit les globules rouges (qui transportent le dioxygène), les globules blanches (qui protègent des infections), et les plaquettes sanguines (qui arrêtent les saignements).
En cas où la mœlle osseuse est non-fonctionnelle (aplasie) ou est envahie par des cellules cancéreuses (leucémie) on a recours à une greffe. Avant cette opération le malade doit être préparé, il reçoit une chimiothérapie pendant une dizaine de jours pour détruire complètement la moelle osseuse. Ce qui lui conduit à chambre stérile car ses dernières barrières immunologiques ont été perdues.

Moelle Osseuse

La greffe est réalisée d’une manière assez simple sous forme d’une perfusion de la mœlle (provenant d’un humain âgé de 18-50ans) par voie intraveineuse du malade sous anesthésie générale. Notons que le médecin ne prélève la mœlle osseuse qu’afin de la greffer à un malade.

Les greffons vont alors prendre leur place dans les os pour reconstituer progressivement le tissu complet de la mœlle osseuse et reprendre la production des différentes cellules sanguines. Celle-ci n’a lieu qu’à partir de dix à trente jours après la greffe période pendant laquelle il faut assurer la protection du malade contre les agents infectieux. Au bout de trois mois, les défenses immunitaires peuvent être reconstituées.
Mais cependant un rejet du greffon ou une maladie qui l’attaque peut détruire la greffe et la rendre inefficace.


H-Greffe OSSEUSE :

L’os est un tissu vivant formant le squelette de l’homme et pouvant se reconsolider. Ce genre de tissu peut être greffé en cas où il est attaqué par des tumeurs. Donc la greffe osseuse consiste à remplacer la partie de l’os enlevé par un autre morceau d’os dit “greffon osseux” provenant du malade lui même, en cas “ d’autogreffe ” ou d’un individu décédé, en cas “ d’allogreffes ”.

Mais cette greffe osseuse n’est appliquée que si “ l’ostéosarcome ” est situé sur la “ diaphyse” ou la “ métaphyse ” de l’os d’un membre (parties centrales) et que “ l’épiphyse” de chaque extrémité est intacte. En plus les types d’os qui peuvent être prélevés pour une greffe osseuse sont limités par une partie du “ tibia”, des “ côtes”, du “péroné” et du “ bassin”. Notons que ces os présentent des particularités qui servent la greffe, par exemple une partie du “ péroné” prélevé jouera le rôle d’un autre os et en plus elle repousse sans aucun risque pour le patient.

En cas de chirurgie de transplantation l’os prélevé doit être déplacé avec ses vaisseaux sanguins. Ceux-ci sont branchés, sous contrôle microscopique, sur les vaisseaux sanguins présent à l’endroit de la greffe. Cette technique permet de laisser l’os vivant d’où sa consolidification et plus rapide et au bout de quelques mois le greffon prendra le diamètre d’un “ fémur” ou d’un “ tibia”.
Cette technique est dite “ greffe vasculaire”, elle peut être appliquée sur les membres supérieurs et inférieurs.

Pour protéger le greffon le chirurgien a recours à “une ostéosynthèse ” c’est-à-dire il fixe l’os greffé sur les deux extrémités d’os de chaque côté à l’aide d’une plaque ou d’une vis. Au bout de quelque mois le greffon adhère à l’os pour n’en faire qu’un, là la plaque peut être enlevé. Après cet acte l’os greffé se consolide pendant 3 à 6 mois. (Durant cette dernière période il n’est pas possible de se servir de la membrane greffée car il est immobilisé par un plâtre ou une attelle). Mais comme chaque greffe il y a présence de complications postopératoires qui sont : “une consolidification difficile”, “une instabilité de l’ostéosynthèse” et “ une fracture de la greffe”. De la part de l’allogreffe le principale problème rencontré est que l’os n’est pas vivant d’où la difficulté à se consolider ce qui peut provoquer les fractures.

Un autre problème se présente en ce domaine de greffe qui est le nombre limité de greffon disponible. D’où les biologistes et les médecins ont précisé l’avenir de greffe par des biomatériaux et des os artificiels formés en céramiques de phosphate de calcium. Mais la solution idéale réside dans une “molécule inductrice” présente naturellement dans la mœlle osseuse et capable de faire repousser l’os chez le receveur. Les chercheurs sont maintenant capables de la synthétiser par génie génétique. Il reste de s’assurer de son efficacité et de son innocuité dans le futur proche.

Greffe Osseuse


I-Transplantation du POUMON :

L'appareil respiratoire a pour rôle de fournir de l'oxygène au sang et d'expulser du corps des déchets gazeux, constitués principalement par le dioxyde de carbone. Les structures supérieures de l'appareil respiratoire sont associées aux organes sensoriels de l'odorat et du goût (dans la cavité nasale et dans la bouche) et à l'appareil digestif (de la cavité buccale au pharynx).

La greffe des poumons est la greffe la plus délicate à réaliser. Les poumons sont des organes très fragiles, cette particularité est souvent responsable de la pénurie de greffons disponibles. Il est possible de greffer un poumon, deux poumons ou le bloc cardio-pulmonaire (le cœur et les deux poumons ensemble).

Cette greffe est une des moins pratiquées des greffes d'organes. Pour l'instant, la très grande majorité des greffes pulmonaires se Les transplantations pulmonaires sont actuellement réservées aux personnes ayant une maladie respiratoire mettant leur vie en danger à court terme ou leur imposant des conditions d'existence extrêmement difficiles.

Pendant très longtemps, pour des raisons techniques, les chirurgiens préféraient pratiquer une greffe globale du bloc cœur-poumon même si l'organe cardiaque ne souffrait d'aucune défaillance. Aujourd'hui, la plupart des greffes sont mono pulmonaires (deux receveurs pour un seul donneur).

Les transplantations pulmonaires sont actuellement réservées aux personnes ayant une maladie respiratoire mettant leur vie en danger à court terme ou leur imposant des conditions d'existence extrêmement difficiles.
La greffe peut être justifiée par une maladie des vaisseaux pulmonaires, comme l'hypertension artérielle pulmonaire ou une altération des poumons eux-mêmes, comme les fibroses pulmonaires, l'emphysème ou la mucoviscidose. Elles entraînent un risque très élevé de décès par infection ou défaillance respiratoire. Une transplantation réussie permet de retrouver une vie quasiment normale.

J-Transplantation de REIN

La transplantation rénale est la greffe d'organe vascularisé la plus couramment réalisée (2421 greffes rénales en 2004 en France dans 42 centres agréés).
Greffe non vitale (à la différence de la greffe de cœur ou de foie), c'est un des trois traitements de l'insuffisance rénale chronique très évoluée, les deux autres étant l'hémodialyse et la dialyse péritonéale.
De ces trois traitements, c'est le seul permettant de redonner une vie presque normale au prix d'un traitement immunosuppresseur (anti-rejet) à vie et d'une surveillance médicale indéfiniment poursuivie.
Son efficacité dans l'épuration des déchets azotés (urée, créatinine, …) et dans le contrôle de l'équilibre hydro électrolytique est nettement supérieure à celle des deux techniques de dialyse et elle restaure la fonction endocrine rénale (synthèse d'Erythropoïétine, hydroxylation de la vitamine D).La grossesse, qu'il est extrêmement difficile de mener à terme par les patientes traitées par dialyses, est le plus souvent possible après transplantation rénale.


Greffe de Rein
* Indications
L'indication de la greffe rénale doit être validée par une série d'examens préalables permettant de définir l'état immunologique du receveur, de s'assurer que le traitement immunosuppresseur indispensable n'entraînera pas d'effet délétère (cure des pathologies infectieuses) et que le receveur est capable de supporter l'acte anesthésique et chirurgical. Une fois l'indication validée, l'inscription sur la liste d'attente sera proposée au patient, la décision nécessitant un choix libre et éclairé du patient après entretien personnalisé avec un médecin de l'équipe de greffe. Cette inscription est finalisée par l'enregistrement sur la liste nationale, gérée par l'Agence de la biomédecine, le patient en recevant la confirmation par écrit.

2- Greffes Expérimentales :

Elles renferment les greffes de : "le cartilage articulaire, la langue, les cellules souches, la langue, le larynx et la trachée et le visage ".

A- Greffe du CARTILAGE ARTICULAIRE :
Au cours de la vie, notre corps effectue des millions de mouvements. Nos articulations sont perpétuellement en action. Le cartilage qui les recouvre se forme très lentement au cours de la croissance et se régénère difficilement. Son effet tampon est nécessaire, car il évite le frottement entre les os. Avec le temps, il s'use et quand l'os est atteint : c'est l'arthrose.
Le cartilage abîmé ne se reforme pas. Remplacer ce cartilage usé par du nouveau cartilage, c'est le rêve des patients et des médecins. Cela n'est malheureusement pas encore une réalité, mais des progrès sont en cours. Aujourd'hui il n'est en effet pas possible de reconstituer les usures étendues du cartilage telles qu'on les observe dans les arthroses.
En revanche on peut effectuer des greffes de cartilage dans quelques situations bien précises : il faut que l'usure soit peu étendue (quelques centimètres carrés) et que le cartilage qui entoure cette lésion soit en bon état. Le but de cette greffe est d'éviter l'apparition d'une arthrose ultérieure que le défaut cartilagineux risque d'entraîner.

Dans les chocs c'est souvent le genou qui prend, et la chirurgie est limitée pour réparer le cartilage. Les traitements les plus fréquents sont :

1. La mosaïque plastie : on fait des petits carottages de cartilage et d'os sur la surface non portante du genou qu'on va replacer dans la lésion. Mais la cicatrisation est imparfaite et on ne peut pas le faire si la lésion est trop étendue.

2. Les micro-fractures : consiste à forer la lésion jusqu'à l'os en dessous pour permettre aux cellules souches de la moelle de venir envahir la cavité abîmée, elles vont ensuite se spécialiser et refaire des tissus cartilagineux.

3. la greffe de cellules cartilagineuses : Elle consiste à prélever des cellules cartilagineuses, les faire se multiplier en les cultivant puis à les mettre en place. Les cellules productrices de cartilage, les chondrocytes sont cultivées dans un milieu de croissance. Quand on a obtenu la quantité nécessaire, on place ces chondrocytes à l'endroit abîmé. L'enjeu, c'est d'obtenir un cartilage parfait, aussi lisse qu'avant. Ces greffes de chondrocytes sont encore du domaine expérimental : elles sont pratiquées en nombre limité. Les chirurgiens qui font ce type de greffe prennent le risque de sacrifier la méthode. Car tant que les chances de succès seront trop faibles, les caisses-maladie refuseront d'inclure ce traitement dans leur catalogue de prestations. La recherche s'oriente donc du côté des cellules souches.

B-Greffe des CELLULES SOUCHES : une nouvelle voie thérapeutique

Les cellules souches (stem cells, cellules staminales) sont un centre d’intérêt spectaculaire en raison de leur capacité à se transformer en n’importe quel type cellulaire dans les organismes supérieurs ; cette transformation pourrait même peut-être s’effectuer à la demande. Cela provoquerait une évolution profonde de certains domaines de la médecine mais l’usage de ces cellules soulève des problèmes non seulement pratiques mais surtout éthiques.
En fait, les cellules souches désignent des cellules non spécialisées, capables de se multiplier à l’identique, c’est à dire indifférenciées, ou de se transformer en un ou plusieurs types cellulaires spécialisés de l’organisme : foie, peau, etc. Les cellules souches sont ainsi définies par leur potentialité de développement.

Le type même de cellule souche est la cellule embryonnaire initiale, le zygote, qui est à l’origine de toutes les cellules de l’organisme. Au fur et à mesure du développement embryonnaire, les cellules sont canalisées vers des voies de différenciation spécifiques et leur potentiel de développement se modifie ; les cellules souches de ces différentes voies se différencient seulement en quelques types de cellules : par exemple, les cellules souches dans le cerveau donnent les différentes sortes de neurones et les autres cellules du système nerveux central. Si l’existence de cellules souches pendant le développement était prévisible, leur existence dans les tissus adultes est plus surprenante : il existe par exemple dans le muscle et le système sanguin des cellules capables, en cas de besoin, de donner du muscle ou des cellules sanguines, mais aussi d’autres lignées.
La première utilisation thérapeutique des cellules souches est le remplacement cellulaire. Celui-ci est très utile pour les cellules sanguines, par exemple dans le traitement des leucémies, ou pour les greffes cutanées chez les grands brûlés. En cardiologie, l’injection de cellules souches musculaires adultes dans un infarctus du myocarde a permis d’obtenir de nouvelles cellules cardiaques fonctionnelles et contractiles. La thérapie cellulaire a aussi une action potentielle dans certaines affections cérébrales caractérisées par une perte en neurones : maladie de Parkinson et plus récemment chorée de Huntington.
Cependant il faut encore vaincre de nombreuses difficultés avant d’utiliser les cellules souches de manière efficace : les cellules ES perdent progressivement leur capacités de se différencier en type de tissu précis,
la division des cellules souches adultes est limitée en nombre… Il serait cependant permettre l’immortalisation des cellules souches adultes en y introduisant des gènes promoteurs de la multiplication cellulaire à condition toutefois d’y introduire aussi des gènes d’apoptose (autodestruction) afin d’éliminer les risques de dégénérescence tumorale. Les techniques de remplacement cellulaire en sont encore à leur balbutiement et il est possible d’imaginer grâce à elles des thérapeutiques très diverses y compris contre le cancer. Une autre voie de recherche plus simple et sans conséquences cliniques ou éthiques serait de découvrir les mécanismes qui permettent de réveiller certaines cellules souches de notre organisme à la demande. Une telle technique est déjà utilisée pour multiplier certains neurones de la mémoire chez le rat. Il est donc extrêmement important de développer la recherche pour connaître les mécanismes qui contrôlent la naissance, la destinée et la mort des cellules souches adultes. Une banque de ces cellules souches adultes a déjà été créée en Italie pour fournir du matériel pour la régénération de tissus.

Cellules Souches

Première greffe de bronche pulmonaire à partir de cellules souches :
Il s'agit d'une première mondiale : suite à une tuberculose ayant laissé l'intersection entre la trachée et la bronche pulmonaire souche gauche endommagée, une collaboration scientifique et médicale européenne a offert à une patiente de 30 ans, mère de deux enfants, de recevoir une greffe d'organe "sur mesure", l'organe ayant été reconstruit à partir de ses propres cellules souches. La technique utilisée avait été mise au point, et couronnée de succès, chez le cochon, mais n'avait jamais été tentée chez l'Homme sur un organe entier.
Quelques mois après l'opération, le chirurgien a indiqué que cette trachée, formée à partir de cellules souches, se comportait de la même manière qu'une trachée normale : à quatre jours, le greffon était presque indiscernable du reste de la bronche de la receveuse ; à un mois, une biopsie révélait que la greffe avait développé ses propres vaisseaux sanguins ; à 4 mois, aucun signe de rejet n'était observable. La patiente vit aujourd'hui une vie normale et ne reçoit aucuns traitements anti-suppresseurs. Ce dernier point est extrêmement novateur et crucial pour l'avenir de la chirurgie de la transplantation, car une telle technologie permettra à l'avenir d'éviter les traitements anti-suppresseurs extrêmement lourds pour les patients, en particulier ceux atteints de cancers.

Nombre de transplantations (chiffres a gauche) autologues (en rouge), allogéniques (en bleu) et d’équipes de transplantation de cellules souches (en vert, chiffres a droite) en Europe.

Greffe myocardique de cellules souches embryonnaires : la barrière d'espèce peut être franchie

A la suite d'une attaque cardiaque, des millions de cellules qui assuraient la fonction contractile du cœur sont détruites. En transplantant des cellules souches embryonnaires dans des cœurs post-infarctus de rat, une équipe de recherche du CNRS a réussi à orienter la différenciation des cellules vers une destinée cardiaque. L'expérience a montré une parfaite tolérance par l'animal hôte et une récupération de la fonction cardiaque. Bien que de nombreux travaux restent encore à faire, notamment sur les cellules souches embryonnaires humaines, ces résultats ouvrent une alternative à la greffe du myocarde, intervention chirurgicale lourde. Les auteurs rappellent que, jusqu'à présent, des tentatives de régénération myocardique ont été réalisées à partir de cellules souches issues de prélèvements de moelle osseuse, avec des résultats décevants, compte tenu du faible taux de différenciation myocytaire de ces cellules. En revanche, les cellules souches embryonnaires ont une forte capacité de différenciation ainsi que des propriétés immunologiques laissant espérer que des greffes inter-espèces sont possibles.

C-Greffe de LA LANGUE

Dans le temps, les greffes de langues étaient justement un objectif à atteindre par les médecins et ceux-ci les pratiquais uniquement sur des animaux.
Le 19 Juillet 2003, la première greffe de langue a eu lieu, sur un patient âgé de 42 ans, qui souffrait d’une tumeur maligne jusqu'à la mâchoire. Le résultat de cette greffe était positif car le patient après l’opération n’a montré aucun signe de rejet. Puisque la langue contient de nombreux tissus lymphatiques, le risque d’infection et le rejet ont été élevés pour cela le patient a été obligé de prendre plusieurs médicaments immunosuppresseurs.

En général, 80% des rejets de cette greffe surviennent dans les trois semaines qui suivent l’opération. Et le malade pourrait bouger sa langue et sentir le gout naturellement après la chirurgie si les nerfs hypoglosses ou les nerfs lyngals ne sont pas touchés. Or si l’un de ces nerfs est atteint alors la langue de l’homme perd un de ces rôles.

D-Greffe de LARYNX et du TRACHÉE

De récentes recherches semblent offrir un véritable espoir pour des milliers de personnes opérées d’un cancer du larynx ou ayant perdu leurs cordes vocales après un accident.
La première transplantation totale de larynx a été réalisée en 1998 seulement, à Chicago, sur un malade de 40 ans, qui a retrouvé un semblant de voix, mais doit encore respirer par une canule. Les chercheurs estimaient devoir perfectionner la méthode pour améliorer la prévention des rejets et s’assurer que le larynx greffé garde ses caractéristiques. Il est indispensable, en particulier, d’éviter le développement de sténoses aux points de suture entre le greffon et le conduit respiratoire du malade, pour que celui-ci puisse retrouver une respiration normale.
La transplantation de larynx ne bénéficie pas du recul d’autres greffes. Il est probable que plusieurs essais seront nécessaires avant de parvenir à des résultats satisfaisants. Récemment, les médias se sont fait l’écho du cas de Timothy Heidler : un Américain à qui l’équipe de Cleveland a transplanté un larynx et une partie de la trachée. Si l’opération a été un succès, les bénéfices à long terme étaient encore incertains. Après trois ans, les résultats dépassent les espérances de chercheurs : Timothy parle normalement !

Certes, il doit rester sous traitement immunosuppresseur. Selon les chercheurs, cette transplantation pourrait être un nouvel espoir pour les patients dont le larynx a été enlevé suite à un cancer.

E-Greffe Des Mains

La greffe d’une ou deux mains est considérée comme une greffe multi-tissulaire, qui nécessite la greffe de plusieurs organes en même temps : os, moelle, peau, nerfs, tendons, muscles…

Le 13 Janvier 2000 était le jour ou la greffe des deux mains a été réalisée. Après cette greffe, aucune complication chirurgicale chez le sujet n’a été observée et la consolidation osseuse a été normale. Les poils et les ongles ont poussé et une transpiration est apparue. Le patient était capable d’effectuer les mêmes activités que celles effectuées avec les prothèses myoélectriques et il a mené une vie normale.
Les médicaments antirejet doivent être pris à très haute dose et cette greffe peut avoir des effets secondaires tels que les risques de cancer de la peau, etc.).

F-Greffe Du Visage

Il s’agit de la greffe la plus complexe ; la première allogreffe du visage qui fut réalisée en France, était une greffe partielle du visage c'est-à-dire le nez, les lèvres et le menton, pour une patiente gravement défigurée par une morsure de chien et la greffe a réussi ce qui a donné un grand espoir pour tous les accidentés et les grands brûlés.

La greffe de visage est une opération très risquée, souvent employée pour couvrir un défaut ou une brulure. On est parvenu à greffer une partie de certains visages mais jusqu'à maintenant, il n’ya pas eu une greffe totale du visage. La greffe du visage la plus développée a été réalisée en 2008 dans laquelle on a pu greffer 80% d’un visage.

IV-Condition de Greffe

La loi de bioéthique révisée en Aout 2004, élargit le cercle des donneurs vivants possibles. Le prélèvement d’organes sur une personne vivante, qui en fait le don, ne peut être opéré que dans l’intérêt thérapeutique direct d’un receveur. Le donneur doit avoir la qualité de père ou mère de ce dernier. Par dérogation, peuvent être autorisés à se prêter à un prélèvement d’organe dans l’intérêt thérapeutique direct d’un receveur :
· Son conjoint
· Ses frères ou sœurs
· Ses fils ou filles
· Ses grands parents
· Ses oncles ou tantes
· Ses cousins germains ou cousines germaines
· Le conjoint de son père ou de sa mère
· Toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur.
Le donneur préalablement informé par un comité d’experts doit exprimer son consentement devant le président du Tribunal de Grande instance. Le magistrat doit s’assurer que :
· le consentement est libre et éclairé
· Le don est conforme aux conditions prévues (lien de parenté). En cas d’urgence vitale, le consentement est recueilli, par tout moyen, par le Procureur de la République.
S'il n'y a pas de possibilité de donneur vivant, la greffe rénale par exemple n'est possible que par donneur non apparenté, c'est à dire à l'aide d'un rein prélevé chez un donneur en état de mort encéphalique.
La répartition de ces greffons prélevés est réalisée par l'Agence de la biomédecine en fonction de règles de répartition définies par un texte réglementaire, tenant compte des compatibilités des groupes sanguins érythrocytaires (ABO) et leucocytaires (HLA), de l'immunisation anti-lymphocytaire, de l'âge du receveur (priorisation des enfants) et de l'ancienneté en dialyse.

La mort encéphalique ou cérébrale :
Suite à un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien, les patients sont transférés dans un service de réanimation des hôpitaux. Alors que tout sera mis en œuvre pour sauver la victime, il arrive qu’il soit malheureusement trop tard : le sang n’irrigue plus le cerveau. La mort est définitivement installé et le patient est dit en état de mort encéphalique qui ne doit pas être confondue avec un état comateux, dans lequel le sang irrigue et oxygène le cerveau encore.
En fait, la mort encéphalique ou mort cérébrale désigne l’arrêt brutal, définitif et irrémédiable de toutes les activités du cerveau. N’étant plus irrigué, les fonctions neuronales sont détruites. La respiration et les battements du cœur peuvent être maintenus artificiellement par des techniques de réanimation pour préserver les organes et permettre la greffe durant quelques heures après le décès. D’ailleurs, la mort encéphalique est le seul état qui va permettre la greffe. En particulier, 94 % des organes greffés sont prélevés sur des sujets décédés en état de mort encéphalique. Les greffes possibles concernent les organes (foie, cœur, poumons, pancréas, rein et intestins) et les tissus (cornée, peau, os, valves cardiaques, vaisseaux).

Les progrès de la technique de greffe et le recul sur les résultats font qu’aujourd’hui, aucune personne n’est écartée d’emblée du prélèvement pour des questions d’âge ou d’état de santé. En effet, ce qui est d’abord pris en compte est l’état de chaque organe, au cas par cas.

V-Les risques

Plusieurs risques affrontent l’acte de greffer un organe depuis son prélèvement, sa conservation et jusqu’a sa transplantation. Dans cette partie on présentera uniquement les risques qui suivent la chirurgie de greffe.

A-Le rejet de greffe

Qu'est ce que le rejet ?
La principale complication de la greffe d'organe est le phénomène de rejet. Ce rejet va dépendre essentiellement de la réaction immunologique du receveur contre l'organe greffé.
Cette réaction de défense immunologique développée par le Receveur est très proche de celle générée au cours de la défense contre une infection.Elle met en jeu des cellules (essentiellement les lymphocytes T), des anticorps, et la production de médiateurs solubles qui participent à cette réaction (les cytokines).

Les cibles du rejet
Les cibles de la réaction immunologique de rejet sont les antigènes de transplantation propres au Donneur et portés par le greffon.Le Receveur va reconnaître ces antigènes de transplantation comme étrangers, au même titre qu'il reconnaît comme étranger un agent bactérien infectant, avant de mettre en place un processus de défense visant à son élimination.
Les principaux antigènes de transplantation sont les antigènes d'histocompatibilité, appelés antigènes HLA. Ces antigènes sont des molécules présentes sur l'ensemble de nos cellules, très polymorphes au niveau de l'espèce humaine, ce qui en d'autres termes signifie que la probabilité que deux individus non apparentés soient HLA identiques, est un événement exceptionnel. Le système HLA pourrait ainsi être considéré comme une carte d'identité biologique, permettant de différencier les individus entre eux. Ceci explique qu'en situation de greffe d'organe, le greffon étant le plus souvent issu d'un Donneur non apparenté, les différences dans le système HLA entre le Donneur et le Receveur (appelées aussi incompatibilités) existent et vont stimuler la réaction de rejet immunologique du receveur.

Des différences dans d'autres systèmes antigéniques que le système HLA sont également capables de stimuler cette réaction de rejet immunologique. Citons pour exemple le système des groupes sanguins ABO dont le pouvoir stimulant est également très fort en cas d'incompatibilité. Heureusement dans ce dernier cas, compte tenu du polymorphisme beaucoup moins étendu de ce système, il est plus facile de respecter l'appariement compatible du Donneur et de son Receveur

Les différentes formes de rejet
Plusieurs formes de rejets existent. Elles se caractérisent par leur moment de survenue plus ou moins précoce après la greffe, par les mécanismes unologiques mis en jeu et par les types de lésions constituées au niveau du greffon.
Dans tous les cas, ces rejets mettent en péril la fonctionnalité du greffon. C'est ainsi qu'il faut distinguer :

· Le rejet suraigu : il survient dans les heures qui suivent la transplantation et se manifeste sous la forme d'un infarctus du greffon (oblitération des vaisseaux qui irriguent l'organe). Ce type de rejet est essentiellement dû à des anticorps préexistant chez le Receveur et dirigés contre les antigènes de transplantation portés par le greffon. Il doit être prévenu par la pratique systématique de l'épreuve de compatibilité lymphocytaire qui précède la greffe et qui mime au laboratoire le conflit immunologique entre les antigènes du greffon et les anticorps du receveur. L'existence de tels anticorps préformés s'explique par une réaction immunologique antérieure à l'occasion d'une transfusion, par la formation d'anticorps générés lors d'une première greffe ou par une immunisation fœto-maternelle chez la femme.
· Le rejet aigu : il survient à partir du 4è jour post-greffe. L'organe greffé est le siège d'une infiltration par des cellules immuno-compétentes se manifestant par des signes fonctionnels et biologiques qui témoignent de sa survenue. Ces signes alertent le médecin qui met rapidement en place un traitement visant à contrecarrer cette réponse immunitaire de rejet. De la précocité de ce traitement va dépendre la réversibilité des lésions.
· Le rejet chronique : il s'agit de la principale cause d'échec des transplantations. Le rejet chronique s'installe insidieusement au cours du temps pour aboutir à une perte de l'architecture du greffon qui progressivement devient le siège d'une fibrose aboutissant à la perte progressive des fonctions de l'organe greffé.

La prévention du rejet
Grâce à des traitements immunosuppresseurs de plus en plus efficaces et de mieux en mieux maîtrisés, les crises de rejets aigus survenant la première année après la greffe sont de plus en plus rares et de mieux en mieux contrôlées.Il existe aujourd'hui de nombreux arguments pour penser que cette meilleure gestion du rejet au cours de la première année post greffe aura des répercussions importantes sur l'incidence de rejet chronique à long terme en retardant et diminuant sa fréquence de survenue.
En outre, si le respect des compatibilités HLA entre le Donneur et le Receveur participe également à un meilleur pronostic de la greffe à long terme, il est maintenant bien établi que d'autres facteurs non immunologiques jouent un rôle non négligeable dans la survenue du rejet chronique.Citons pour exemples le conditionnement de l'organe prélevé et le délai écoulé entre le moment de son prélèvement et celui de sa réimplantation (appelé temps d'ischémie froide).
La meilleure connaissance de ces paramètres non immunologiques, le respect autant que possible des compatibilités HLA ainsi que l'utilisation des drogues antirejet de nouvelle génération permettront sans aucun doute, dans les années à venir, de ralentir l'évolution vers le rejet chronique et de favoriser la survie à long terme de l'organe greffé.


B- Cancer Cutané :

Le cancer cutané est un des risques qui accompagne la vie des transplantés d’organes. Il provient des traitements immunosuppresseurs qui diminuent les capacités de défense de l’organisme pour prévenir le rejet du greffon.
En effet la majorité des patients transplantés peuvent développer à un moment ou à un autre un cancer cutané, en moyenne après 7 ans de la transplantation. (Notons qu’après 20ans de la greffe, 50% des transplantés sont atteints par le cancer cutané)


Ce type de cancer est le plus fréquent, il est précédé des états pré-cancéreux qui sont notamment les “Kératoses actiniques”. Ces derniers sont des tâches rosées ou rouges ou brunes avec une surface irrégulières (rugosité), localisés sur les zones exposés à la lumière. Elles sont repérées facilement au toucher qu’à la vue. Le traitement précoce des kératoses actiniques peut prévenir leur transformation en cancer. Mais an absence de traitement ces kératoses prédisposent “le carcinome spinocellulaire” (épidermoïde) qui survient le plus souvent sur la tête, le cou, les oreilles, les lèvres, le dos des mains et les bras. Ce carcinome se transforme en cancer sauf en cas de traitement par chirurgie.

Pour diminuer les risques du cancer cutané il faut suivre les indices ci-dessous :

1) Protection solaire :
L’exposition solaire est une des principales causes du cancer cutané chez les greffes d’organes. Elle ne se limite pas aux bains de soleil seulement mais l’exposition solaire concerne tout travail en plein air par exemple : “une promenade, le sports, un long trajet en voiture même les vitres fermées…” et surtout la présence en million où les conditions d’ensoleillement sont les plus agressives par exemple : “bord de la mer, la neige, les hautes montagnes…”.

Les façons les plus efficaces de se protéger lors des activités extérieures sont :
a- la protection vestimentaire : qui consiste à porter les lunettes de soleil, un chapeau à large bord, une chemise à manches longues et un pantalon. (Notons que les crèmes solaires possèdent une efficacité fondamentale).
b- Ne jamais s’exposer dans des cabines de bronzage
c- Eviter les heures les plus ensoleillées entre 11h et 16 h
d- Appliquer les produits antisolaires dont l’indice de protection élevé (>30) contre les rayons ultraviolets (UVA et UVB), sur les zones non protéger par les vêtements (1 fois chaque 2 heures).

2) l’Auto-examen cutané
Examiner la peau chaque mois : tout changement dans son aspect (des élévations ou des tâches noires) doit être signalé à votre médecin.

3) L’examen cutané par un dermatologue
Votre dermatologue doit examiner régulièrement votre peau (au moins une fois par an).

Donc les cancers de la peau peuvent être évités à condition d’appliquer les règle de protection et de rester en contacte avec le dermatologue.

C- Le diabète :

Auprès du rejet du greffon et du cancer cutané, le diabète vient s’ajouter comme un risque post-transplantation des organes.
En effet 10 à 20% des patients qui ont subi une greffe de “rien”, de “foie”, ou de “cœur” présentent un risque élevé de développer le diabète. Ce dernier peut entraîner une maladie cardiovasculaire et même parfois contribuer au rejet de l’organe greffé.
Plusieurs facteurs sont responsables de l’apparition du diabète post-transplantation, qui sont :

a- L’âge : plus le patient est âgé, plus il présente des risques de développement du “diabète”.
b- La masse : certaines études ont établi une relation entre la masse corporelle (ratio poids/taille pour mesurer le surpoids et l’obésité) et le diabète d’apparition récente.
c- Le traitement immunosuppresseur contre le rejet du greffon où on remarque des traitements diabétogènes comme ceux qui se basent aux médicaments comme “les inhibiteurs de la calcineurine cyclosporine et tacrolémus”.
d- Les antécédents familiaux de diabète (en particulier les proches, parents, frères, sœurs, …) peuvent augmenter la probabilité de développer un diabète d’apparition récente après la greffe.
e- Une infection par le virus de l’hépatite C notamment les personnes qui ont subi une greffe de foie.

L’apparition d’un diabète post-transplantation peut être évitée ou retardée.
En cas où le diabète avéré plusieurs traitement médicamenteux (antibiotiques oraux ou insuline) ou non médicamenteux (un régime alimentaire et des activités physiques régulière) permettent de le stabiliser et d’éviter la survenue de complications parfois très grave.

VI- Immunologie

Une réaction immunitaire se développe dans l'organisme dès lors qu'il porte en lui et reconnaît des corps étrangers (bactéries, virus, greffons, cellules cancéreuses...). Cette réaction qui mobilise de nombreux facteurs vise à éliminer l'élément étranger.
L'organisme répond généralement à l'invasion de bactéries ou de virus par de la fièvre, puis par une réaction inflammatoire : le lieu de l'infection devient rouge, douloureux, gonflé. Les tissus infectés libèrent des substances chimiques qui dilatent les vaisseaux, provoquent un afflux de sang, attirent les globules blancs. Ces derniers affluent et détruisent les bactéries ou les cellules infectées. Entrent en jeu une panoplie de cellules qui communiquent soit par contact physique, soit en libérant dans leur voisinage des signaux chimiques. Les anticorps neutralisent les bactéries ou leurs toxines en les agglutinant et en activant contre elles des enzymes sanguines, regroupées sous le nom de système du complément.
L'entrée de bactéries provoque un recrutement en cascade. Les lymphocytes T auxiliaires CD4 activent les lymphocytes B, qui se multiplient et sécrètent les anticorps. Un seul lymphocyte peut en produire plus de dix millions par heure. D'autres cellules, les polynucléaires et les macrophages, ingèrent et tuent les microbes.
Un antigène peut, une fois qu'il a été reconnu par les lymphocytes T auxiliaires, donner lieu à deux réponses différentes.
La première voie recrute les lymphocytes tueurs et permet la lutte antivirale.
La seconde, mise en jeu dans la lutte contre les parasites et beaucoup de bactéries, favorise la formation d'anticorps. Ces voies ont été baptisées TH1 et TH2 (T helper 1 et 2), parce qu'elles sont mises en route par deux types de lymphocytes auxiliaires, qui émettent des signaux différents.
La lutte contre les virus ou contre certaines bactéries se développant à l'intérieur des cellules fait intervenir d'autres acteurs, les lymphocytes T tueurs CD8. Ces derniers reconnaissent directement les cellules infectées et les tuent en y déclenchant un programme interne de suicide.


Figure 32: Chaque anticorps est form é de quatre chaînes protéiques (en haut). Plusieurs
molécules d'anticorps peuvent se fixer sur une seule molécule d'antigène (en bas); chaque site de fixation est appelé "déterminants antigéniques ". L'antigène peut ainsi être neutralisé par simple agglutination

L'antigène, en partie digéré, est présenté aux lymphocytes par des cellules spécialisées. Le lymphocyte est activé lorsqu'il reçoit deux signaux. D'une part, l'antigène lové dans une molécule d'histocompatibilité est reconnu par le récepteur TCR (T cellules récepteur). D'autre part, la cellule présentatrice émet un signal d'activation par contact direct ou par libération d'une substance chimique.

Généralement, les greffes de peau ou de tout autre tissu ou organe ne sont régulièrement acceptées qu'entre jumeaux homozygotes ou entre autres individus génétiquement identiques. Dans les autres cas la greffe est détruite : on dit rejetée. Les phénomènes à l'origine des rejets de greffe entre individus de la même espèce, dépendent de mécanismes immunologiques surtout cellulaires mais aussi parfois humoraux.
Les Ag responsables de ces réactions immunitaires sont situés à la surface des cellules du greffon chez le receveur qui rejette une greffe, ces Ag sont différents de ceux du greffon ; ils portent le nom d'antigènes d'histocompatibilité. Si le donneur et le receveur ont les mêmes Ag d'histocompatibilité, ils sont dits histocompatibles. Il y a pour chaque espèce animale un système d'histocompatibilité principal dit complexe majeur (CMH). Chez l'homme, c'est le HLA (Human Leucocyte Ag), découvert par Dausset (1965).
On distingue 2 types principaux d'Ag majeurs d'histocompatibilité, les premiers de classe I, interviennent directement dans le rejet de greffe, les seconds dits de classe II, jouent plutôt un rôle indirect. Cependant, le rôle principal de ces Ag du CMH est de faciliter l'adhésion et les interrelations entre les cellules du système immunitaire, de façon à ce que celui-ci fonctionne au mieux. D'autres molécules de surface participent également à ces phénomènes et ont été nommées molécules d'adhésion.